Je suis une grande amoureuse des concours d’écriture ! Je peux dire que c’est grâce à eux que j’ai progressé et même, cerise sur le gâteau (moi qui adore les gâteaux), que c’est grâce à eux que j’ai été publiée pour la première fois dans un recueil collectif de nouvelles. Les concours auxquels j’ai participé m’ont appris énormément de choses sur moi, sur mes besoins et sur mes méthodes d’écriture. Pour vous motiver à plonger la tête la première et le stylo frétillant dans ces défis littéraires, je vous livre les bénéfices que vous retirerez sûrement en vous y frottant.
Sortir de sa zone de confort et de la procrastination
Se lancer dans un concours, c’est tout d’abord être confronté à une thématique donnée et imposée par l’organisateur dudit défi. Le thème va donc orienter votre texte, il va vous pousser à y réfléchir, à vous y pencher et ce processus va déclencher des idées et faire travailler votre créativité et votre imagination.Vous n’auriez peut-être jamais pensé écrire une histoire sur ce sujet, si l’opportunité ne s’était pas présentée. Pour moi, c’est un vivier extraordinaire d’idées qui renforce aussi ma conviction que l’inspiration est un mythe. Je ne nie pas le fait que certaines journées d’écriture sont plus faciles que d’autres, que parfois mon cerveau fonctionne mieux que d’habitude mais la réalité est là : la majorité du temps, j’imagine des histoires, des scènes, je dégotte des idées parce que je me mets au travail.

Jeune auteure, je me rappelle avoir participé à un appel à texte organisé par les étudiants en édition de la Sorbonne sur le thème des « instants ». Vaste sujet n’est-ce pas ? En y réfléchissant, j’avais choisi d’écrire un court texte sur un moment clé de vie, l’un de ces instants qui marquent une vie entière, là où il y a un basculement, là où la vie se joue et se déchire. Je n’aurais certainement jamais écrit ce texte s’il n’y avait pas eu de défi à relever.
Ce fameux défi est stimulant pour le cerveau, il va vous pousser à sortir des sentiers battus et va vous permettre d’explorer vos méthodes de travail et votre capacité à écrire, à créer.
Le fait qu’il y ait un délai va également booster votre énergie et votre motivation ! Pas le temps de procrastiner ou de réfléchir à ce bon vieux syndrome de l’imposteur. On met les doutes au placard et on fonce pour produire un texte et l’envoyer dans les temps.
Bénéficier d’un cadre précis
Qui dit concours dit aussi règlement, et je vous invite à bien étudier le cadre du concours dans lequel vous vous lancez. En général, il faut respecter certains points dont le thème pour éviter le hors sujet : un public cible, un genre particulier puis analyser ce qui est exigé en termes de mots ou de nombre de signes et envoyer tous les documents attendus.
Si l’on vous demande un synopsis d’une page et les trois premiers chapitres d’un manuscrit, honorez ce que les organisateurs attendent de vous. Inutile de vous dire que votre résumé de dix pages suffit à montrer le potentiel de votre histoire. Ce qui est d’ailleurs logique car le jury a besoin de voir dans quelles mesures vous pouvez faire vivre votre histoire avec votre plume, votre patte d’écrivain et votre sensibilité.
Moi-même, j’aime bien sortir du cadre et j’ai parfois du mal avec ce qui est imposé (je suis une grande partisane des approches créatives notamment lorsque l’on démarche un éditeur) mais sur ce coup-là, je vous dirais : prudence. À mon avis, dans le cadre d’un concours, le respect des consignes démontre votre professionnalisme.
Terminer un texte
Vous êtes habitués à procrastiner, à rêver plutôt qu’à écrire ou à vous dire que vous n’y arriverez jamais ? Les concours représentent un excellent remède à ces trois symptômes !
Écrire pour un concours est un engagement à plus ou moins long terme. La plupart du temps, cet engagement, renforcé par les contraintes présentées plus haut, vous permettent d’aller au bout de votre projet. Pour le dire plus clairement encore : vous allez avoir un texte finalisé ! Une histoire avec un début, un milieu et une fin, pardi ! Et ça, ça n’a pas de prix.
Vous en êtes capables. Ce sentiment d’être allé au bout va renforcer votre confiance en vous et en vos capacités, votre estime de vous et vous donner un sentiment de fierté.

Quand j’écrivais mon tout premier roman, j’étais découragée par la somme de travail à abattre pour avancer. Je n’en voyais pas le bout et je pensais que je ne le terminerai jamais. Parallèlement à ce projet titanesque, je soufflais de temps en temps en écrivant des textes plus courts. Ce sont avec ces courtes nouvelles que j’ai participé à mes premiers concours.
Ces moments d’écriture m’ont permis de réaliser que j’étais capable de terminer un texte, ils ont été salvateurs pour moi et ont représenté des facteurs d’encouragement primordiaux dans mon parcours.
Agrandir son réseau et se faire connaitre
Un autre argument de poids pour participer à un concours ? Outre le côté artistique indéniable et le plaisir que l’on retire en écrivant, les concours représentent un très bon moyen de développer son réseau. Vous aurez peut-être un contact avec les membres du jury, avec d’autres auteurs participants, avec des lecteurs ou même avec des responsables éditoriaux. Certains concours exigent la mise en ligne des textes, ce qui permet aux lecteurs de voter pour ceux qu’ils préfèrent. Même si le principe est parfois discutable sur la course aux cliques, il est intéressant de considérer cette action comme une première marque de visibilité. Votre nom est ainsi officiellement lié à un texte, cela vous donne de la légitimité et vous aide à faire connaitre votre travail.

De plus, en osant envoyer votre texte, vous vous confrontez à un milieu professionnel. C’est un premier pas dans le milieu littéraire et puis, n’oubliez pas qu’un concours est souvent synonyme de dotations et de prix à gagner. Ceux-ci peuvent aller de petits cadeaux à… une première publication ! Cette première publication vous aidera aussi à étoffer votre présentation d’auteur dans le cas où vous aimeriez aller plus haut (comme dirait Tina Arena) et publier vos manuscrits.
Nourrir ses rêves
Une des dimensions que j’adore dans les concours a trait à l’espoir que cela m’a toujours procuré. Quand on se lance dans un roman, une nouvelle, un texte de fiction en fait, je pense qu’on entend tous cette petite voix au fond de nous qui nous encourage et qui nous pousse à réaliser nos rêves les plus fous (ou les plus enfouis). Cette petite voix est parfois discrète et il faut tendre l’oreille mais si on n’y croyait pas un tout petit peu, comment trouverions-nous autant de temps et d’énergie à consacrer à nos histoires ?
Partager ses textes, avoir des lecteurs, faire connaitre sa plume, faire de cette passion pour l’écriture un métier… toutes ces dimensions touchent à nos objectifs cachés, à ce qui nous anime.
De mon côté, c’est en participant à un concours de nouvelles de chick lit en 2010 que j’ai été sélectionnée au côté de dix autres autrices et que mon tout premier texte de fiction a été publié. Depuis, j’ai vécu des expériences incroyables dans le milieu de l’édition et des sentiments de joie puissants mais je n’oublierais jamais ce premier « oui » de l’éditrice. Je n’oublierai jamais cette émotion qui m’a transcendée parce que ce « oui » ouvrait la porte à mes rêves, il m’a aidée à croire que je pouvais y arriver et m’a encouragée à écrire. Ce premier oui a été l’élément déclencheur de mon histoire de romancière, la première marche de cet immense escalier que représente le parcours d’un auteur. Ne minimisez pas l’impact positif que cette première acceptation d’un texte peut avoir dans votre parcours. Pour moi, il a été magique.
Quelques mots pour conclure
Que ce soit avec un concours de nouvelles ou de romans, vous trouverez pléthore de propositions sur Internet pour vous lancer dans cette merveilleuse aventure littéraire. De plus, concernant les concours de romans, ils reviennent souvent de manière cyclique chaque année à la même date. Cela vous permet donc d’anticiper une éventuelle participation ! Et si c’était le moment de vous jeter à l’eau ?
Caractéristiques de Cali Keys : adore les palmiers, les Bisounours, les Piña Colada et les fraises Tagada.
Lieu de vie : Suisse après un passage en Californie et des études à Paris.
Déteste se mouiller les chaussettes dans la salle de bains, terminer une boîte de biscuits (y en a plus après) changer le rouleau de papier toilette et arroser les plantes.
Côté édition, elle a publié son premier roman Mon Ex me colle à la peau en 2013 avant de travailler avec des éditeurs comme Milady, Prisma, Charleston, AdA et Hauteville. Son roman, L’amour à pleines dents ! a reçu le prix Diva de la meilleure romance 2017.
Ses genres de prédilection? La romance, la new romance, le new adult, le feel-good et la comédie romantique.
Elle a publié onze romans (et ne compte pas s’arrêter, elle est trop accro) et aime partager sa passion en animant des ateliers d’écriture. Depuis plus de 8 ans, elle soutient et accompagne des primo-romanciers dans leur désir d’écrire.
Elle a également animé la masterclass Romance pour Kobo et participe régulièrement à des tables rondes et des conférences sur l’art romanesque.
Tout à fait d’accord avec ce billet concernant l’intérêt la participation à des concours littéraires… Raison de plus pour regretter la fin du concours « Les talents de demain » qui offrait pour les autrices et auteurs un tremplin indéniable avec une visibilité accrue de leurs œuvres et pour les lectrices et lecteurs une « mine » d’ouvrages pour leurs liseuses Kobo !