Les jours s’allongent, les gazouillements des oiseaux nous réveillent le matin et le soleil nous promet de belles journées créatives. Dans cet article, je vous donne quelques idées pour faire fleurir les vôtres dans des lieux inspirants qui changent de notre bureau et de notre train-train quotidien.
Tel un ours qui sort de sa grotte, l’écrivain qui voit pointer le soleil retrouve parfois sa motivation pour écrire. Je suis de ceux-là, ceux qui aiment sentir la vie reprendre ses droits, ceux qui adorent assister au réveil de la nature. Ma créativité ne demande que ça pour lancer mes projets (en hiver, elle hiberne). Le printemps et l’été sont mes saisons favorites pour créer et travailler sur mes manuscrits. Pourquoi ? Parce que je retrouve les terrasses de mes cafés préférés pour travailler. Mais ce ne sont pas les seuls lieux à tester pour réveiller son inspiration. Voici quelques idées !
Sentir battre le cœur de la ville avec les terrasses de cafés
Les terrasses sont des endroits que j’affectionne tout particulièrement. D’un côté, elles offrent un endroit stratégique pour observer ses semblables et s’en inspirer. De l’autre, elles permettent de profiter de la vie aux alentours, de sentir l’odeur des pierres chauffées par le soleil ou celle des arbres en fleur. En fait, elles sont d’excellents déclencheurs pour décupler la créativité et le plaisir d’écrire.
Évidemment, il est nécessaire de trouver votre terrasse idéale ou de repérer les lieux qui vous donnent envie de travailler sur votre manuscrit. Mes critères ? Un endroit bien protégé des rues (ou dans une cour) et pas trop bruyant pour être en confiance et se mettre en état de contemplation. Comme certains d’entre vous j’imagine, j’aime être dans un cadre agréable quand je créé : du joli mobilier, des fleurs, des arbustes, une décoration qui me plait et qui m’apaise, des tables pas trop proches les unes des autres (pour que je n’aie pas l’impression d’être observée par les voisins) et un bon café !
Ma terrasse favorite se trouve près de chez moi, dans une rue piétonne, à deux pas du lac. C’est une joyeuse petite place entourée de magasins et d’une librairie. Je l’apprécie beaucoup car je profite de la vue sur la fontaine attenante, du bruit que fait l’eau qui clapote, des passants qui flânent et qui semblent tellement heureux de marcher dans cette charmante ruelle. Et puis, quand il fait chaud, c’est un lieu qui garde une certaine fraicheur grâce aux vieilles pierres du bâtiment qui cache le soleil. Quand j’habitais à Paris, j’allais parfois travailler près des cinémas MK2 au bassin de la Villette, la terrasse était protégée par des plantes et des arbustes ce qui me donnait la sensation d’être dans une bulle tout en travaillant à l’extérieur.
Autre option pour partager un moment de bonheur avec votre manuscrit, les rooftops qui offrent des vues imprenables sur les villes avec cette impression d’être privilégié et de se retrouver hors de l’agitation et de la foule.
Se reconnecter à soi dans la nature
La marche en montagne ou en forêt
Chaque année, au printemps, j’ai décidé de m’octroyer une petite retraite créative à la montagne. J’ai commencé l’année passée dans un moment de vie compliquée où mon inspiration et ma créativité flirtaient avec le zéro absolu.
Pour les retrouver, je suis partie seule trois jours dans l’espoir de rencontrer à nouveau ma muse en l’appâtant avec une croute de fromage ! Pour l’attirer lentement mais sûrement, j’avais emporté un petit carnet avec moi pour noter des idées, comme je le fais souvent quand je débute le travail sur un roman.
Mon petit carnet et moi (après avoir avalé ladite croute au fromage) avons décidé de partir marcher et de suivre un bisse qui serpentait entre les montagnes. C’est là, au fil de l’eau, que les idées ont commencé à émerger, entre des sapins et quelques collines. Je me suis arrêtée sur un tronc d’arbre pour écrire et prendre des notes avant qu’elles décident de s’envoler comme les papillons que je croisais en chemin.
Ces balades m’ont reconnectée avec moi-même. En prenant ce temps pour moi, j’avais permis à mon esprit de s’ouvrir pour créer de nouveau, me retrouver et me recentrer. Et il faut avouer que la vue apaisante sur les montagnes, cette impression de grandeur et de beauté sont des éléments puissants pour faire naitre des idées.
Cette connexion avec la nature, avec cette idée que vous prenez du temps pour vous et pour votre imaginaire, est bénéfique dans le processus d’écriture. Allez donc marcher en forêt, avec un carnet et un stylo et laissez-vous porter par vos sens et par votre inspiration. Réfléchissez à votre histoire pendant que vous flâner en respirant les odeurs de mousse, de feuilles et de bois humide.
La magie des étendues d’eau
Si vous avez l’opportunité d’aller au bord d’un lac ou de la mer, vous pourrez bénéficier de ces paysages incroyables pour vous laisser porter et laisser voguer vos idées. J’ai toujours adoré écrire au bord de la mer, pendant plusieurs années, je suis partie à Sanary et j’ai été très inspirée par le cadre idyllique de ce petit village du sud de la France.
Parfois aussi, il suffit d’un banc ou d’un coin de gazon pour se laisser aller à l’écriture, un parc peut très bien faire l’affaire. Si vous êtes des écrivains-baladeurs, le petit carnet sera votre meilleur compagnon de route (il faut reconnaitre qu’écrire sur un banc ou assis en tailleur dans un parc avec son ordinateur, c’est plus compliqué) !
N’oublions pas que le travail de romancier n’est pas constitué uniquement de moment d’écriture à proprement parlé. Il est également fait de grandes plages de pensées, de réflexions, de recherches intérieures, de questionnements, d’hypothèses, il est fait d’idées ! Et ces idées-là émergent parfois en pleine nature.
Profiter du temps suspendu des voyages
Autres idées à tester : le train et le bateau ! Si un long trajet vous attend et entre deux rêveries à regarder les arbres en fleurs à travers les vitres (pour autant que votre trajet soit sympa à regarder), vous pouvez sortir votre ordinateur ou votre carnet et profiter du voyage pour rédiger quelques lignes. Votre trajet semblera nettement plus court ! Parfois, quelques minutes suffisent pour trouver une idée motivante.
Un poil plus printanier et encore plus dépaysant, le bateau offre une alternative intéressante. Je vous avoue que j’ai la chance d’habiter près d’un lac sillonné par de majestueux bateaux blancs (allez voir la CGN, cela vous donnera envie de venir en Suisse romande). Ces bateaux sont de véritables appels à la création et à l’écriture pour autant qu’on se ne laisse pas complètement distraire par les paysages incroyables.
J’ai testé une fois l’écriture sur le pont extérieur et j’ai adoré l’expérience. J’ai eu l’impression d’être complètement hors du temps, c’était magique ! Je précise que ces bateaux sont de vrais moyens de transport chez moi et qu’ils ne restent pas à quai. Cela dit, j’adorerais écrire sur une péniche qui fait aussi office de bar comme on en trouve sur la Seine à Paris… si vous avez l’occasion d’y aller, racontez-nous vos expériences et donnez-nous vos adresses des meilleurs spots d’écriture printaniers !
Se jeter à l’eau dans son bain !
Et puis terminons par l’ultime endroit… S’il pleut et que le temps ne se prête ni à une balade en forêt ni à un café-écriture sur une terrasse, il reste le bain ! Si vous n’êtes pas trop maladroit, les vapeurs d’eau chaude pourraient bien vous dicter quelques bonnes idées. D’ailleurs, saviez-vous qu’Edmond Rostand, l’auteur de Cyrano de Bergerac, écrivait dans sa baignoire ? (À pratiquer avec modération !)
Quelques mots pour conclure
Comme on le sait, le printemps symbolise le renouveau et la renaissance mais aussi l’inspiration et l’intuition. Autrement dit, il s’agit de la période idéale pour développer ses idées et ses projets de romans. Alors, on ouvre ses yeux pour observer la nature se réveiller, on inspire à plein poumons et… on écrit !
« Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire !
VICTOR HUGO
Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire,
Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis !
Les peupliers, au bord des fleuves endormis,
Se courbent mollement comme de grandes palmes ;
L’oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ;
Il semble que tout rit, et que les arbres verts
Sont joyeux d’être ensemble et se disent des vers.
Le jour naît couronné d’une aube fraîche et tendre ;
Le soir est plein d’amour ; la nuit, on croit entendre,
À travers l’ombre immense et sous le ciel béni,
Quelque chose d’heureux chanter dans l’infini. »
Caractéristiques de Cali Keys : adore les palmiers, les Bisounours, les Piña Colada et les fraises Tagada.
Lieu de vie : Suisse après un passage en Californie et des études à Paris.
Déteste se mouiller les chaussettes dans la salle de bains, terminer une boîte de biscuits (y en a plus après) changer le rouleau de papier toilette et arroser les plantes.
Côté édition, elle a publié son premier roman Mon Ex me colle à la peau en 2013 avant de travailler avec des éditeurs comme Milady, Prisma, Charleston, AdA et Hauteville. Son roman, L’amour à pleines dents ! a reçu le prix Diva de la meilleure romance 2017.
Ses genres de prédilection? La romance, la new romance, le new adult, le feel-good et la comédie romantique.
Elle a publié onze romans (et ne compte pas s’arrêter, elle est trop accro) et aime partager sa passion en animant des ateliers d’écriture. Depuis plus de 8 ans, elle soutient et accompagne des primo-romanciers dans leur désir d’écrire.
Elle a également animé la masterclass Romance pour Kobo et participe régulièrement à des tables rondes et des conférences sur l’art romanesque.
