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Écrire son premier roman : les 7 erreurs les plus fréquentes

Vous avez décidé de coucher sur le papier cette histoire que vous portez en vous depuis longtemps et d’écrire votre premier roman ? Bravo ! Après l’euphorie des débuts, on réalise qu’écrire un roman est un parcours semé d’embuches. Ce sont de merveilleuses embuches car elles nous apprennent énormément, mais cela reste des obstacles à surmonter. Je vous détaille ci-dessous les principales erreurs que j’ai pu faire en rédigeant mon premier manuscrit et que j’ai constatées en accompagnant des primo-romanciers, et je vous donne tous mes conseils pour y remédier. J’espère que cela vous aidera dans votre ascension vers les sommets… et surtout jusqu’à votre point final !

Se lancer sans ligne directrice

Je vous ai déjà parlé des écrivains- » jardiniers » qui apprécient la liberté et des écrivains-« architectes » qui aiment la structure. Quand on commence à écrire, on ne sait pas trop où se situer (probablement quelque part entre les deux) et c’est parfaitement normal. Pour ma part, j’ai mis plusieurs années à tester différentes méthodes avant de trouver les outils qui me convenaient. Mais ce que j’ai su dès le départ, c’est que j’avais besoin d’avoir une idée claire, une ligne directrice, comme une vue d’ensemble de mon projet. Savoir où l’on dirige son intrigue permet en général de gagner du temps de réécriture et de correction, de travailler de manière plus efficace et avec moins de blocages. Résultat ? Le roman est mieux équilibré.

Mon conseil : fixez au moins la quête, le but de vos personnages (de votre protagoniste principal mais également des personnages secondaires). Pour moi, c’est ce qui va vous permettre de les mettre en mouvement, de les faire « bouger » hors de leur situation initiale et de les aider à évoluer. Un roman, c’est souvent l’histoire de l’évolution d’un personnage.

Bâcler l’enjeu

Au début, j’ai reçu beaucoup de refus de la part des éditeurs à qui j’avais envoyé mon premier roman et ils me donnaient le retour suivant : mon histoire manquait d’enjeu. Pour être honnête avec vous, je ne comprenais pas vraiment ce que cela signifiait. Tout ce que je saisissais, c’était que mon intrigue et mes personnages étaient trop ennuyeux et qu’on ne s’attachait pas suffisamment à eux pour les suivre dans leurs péripéties. J’avais donc raté mon coup. 

J’ai ensuite appris l’importance du conflit dans un roman car celui-ci fait avancer l’intrigue, il créé des tensions, il pose la question de la réussite ou de l’échec des personnages. Il déclenche aussi des émotions : crainte, peur, angoisse, satisfaction, curiosité, joie… il vous permet de tenir en haleine vos lecteurs.

Mon conseil : le conflit, ou enjeu, est intimement lié aux buts que poursuivent vos protagonistes et à la ligne directrice de votre roman, d’où l’intérêt de le définir le plus en amont possible.

Ne pas suffisamment travailler ses personnages 

Les jeunes auteurs ont parfois tendance à oublier que les personnages sont les fondements d’un roman. Vous pourrez avoir la meilleure histoire du monde, si vos protagonistes ne sont pas attachants, travaillés, complexes, le texte ne fonctionnera pas. Un méchant n’est jamais totalement méchant et un gentil n’est jamais parfait, nuancez leurs psychologies. Attention également au phénomène que l’on appelle « Mary-Sue »  (et leurs équivalents masculins) : des personnages idéalisés qui sont parfois la projection de l’auteur.ice.

De même, vos personnages secondaires ne sont pas « une fonction », ils ne sont pas là uniquement pour aider ou mettre des bâtons dans les roues de votre héros ou héroïne. Travaillez-les aussi ! Apprenez à les connaitre, donnez-leur des aspirations, des rêves, un but propre.

Mon conseil : établissez des fiches avec les caractéristiques de vos personnages, entrez dans leur tête et apprenez à les connaitre. 

Attendre l’inspiration 

J’en ai déjà parlé dans les précédents articles mais ce mythe est tellement tenace auprès des personnes qui se lancent dans leur manuscrit que je compte bien en remettre une petite couche ! N’attendez pas d’être inspiré pour écrire. L’inspiration viendra en écrivant.

Mon conseil : mettez vous à l’œuvre ! En travaillant, vous allez ouvrir un canal de création et développer vos idées, vous pourrez même être étonné de constater à quel point cela marche. Testez cette technique et vous verrez. Pour moi, cela a été une révélation. 

Manquer de régularité 

Quand j’écrivais mon premier roman, je travaillais comme cheffe de projet dans l’événementiel. Concilier sa vie professionnelle et l’écriture d’un roman est loin d’être simple. Le plus grand piège dans lequel je suis tombée à ce moment-là ? Laisser mon histoire de côté pendant de longues périodes. En rentrant après ma journée de travail, l’énergie me manquait souvent et j’avais tendance à reporter l’écriture du manuscrit au lendemain. Mais le lendemain s’étirait parfois pendant un voire deux mois. À chaque fois que je reprenais mon texte, je devais mobiliser une énorme dose d’énergie pour me replonger dans l’intrigue et relire tout ce que j’avais écrit avant de pouvoir continuer. 

Les retours des primo-romanciers que je soutiens dans leur démarche sont souvent similaires et l’excuse que j’entends le plus souvent fait référence au manque de temps.

Mon conseil : volez du temps à votre quotidien ! Quand vous êtes vraiment trop épuisé pour écrire (je sais à quel point cet exercice est énergivore), prenez au moins le temps de relire vos dernières phrases pour rester connecté à votre projet. Vous pouvez aussi replongez dix minutes dans vos fiches de personnages ou simplement prendre ce temps pour noter des idées de scènes à écrire lors de votre prochaine session.

En faire trop

L’une des erreurs les plus fréquentes que je constate, et je l’ai commise aussi, c’est de vouloir intégrer beaucoup trop d’éléments. Pour un premier roman, on a souvent plein d’idées et d’ambitions, ce qui se révèle compliqué pour nous parce nous devons effectuer un tri et faire des choix (et cela peut être un vrai processus de deuil). Vous avez peut-être travaillé des mois sur votre contexte, vous avez engrangé énormément de connaissances sur un sujet, vous avez écrit de vraies biographies sur chacun de vos protagonistes et, du coup, vous avez envie de tout raconter… bref, vous avez travaillé et vous souhaitez le montrer ! C’est normal, mais cette somme d’informations est utile pour vous parce qu’elle vous permet de connaitre et de maitriser votre propos, pas pour le lecteur qui risque de se sentir submergé. 

Sachez délivrer vos informations au bon moment. Tout est une question de dosage ! Tentez de repérer les informations essentielles à donner en fonction de leur incidence sur ce que va vivre votre protagoniste dans votre roman. Par exemple, au lieu d’ancrer les personnages dans le présent (ce qui accroche le lecteur), les primo-romanciers peuvent avoir tendance à raconter toute la vie de ceux-ci à la moindre occasion.

Mon conseil : n’hésitez pas à simplifier votre propos pour le rendre clair et fluide. Cela va de pair avec le style, parfois trop compliqué : commencez par faire des phrases simples et surveillez la quantité d’adverbes et d’adjectifs.

Négliger la situation d’énonciation

Les autres erreurs que l’on trouve fréquemment relèvent de la technique littéraire et notamment de la situation d’énonciation. Un point qui a été compliqué à saisir pour moi est l’utilisation des points de vue. Vous pouvez jouer avec le « je », le point de vue focal (un seul des personnages raconte l’histoire en « il » ou « elle ») et le point de vue omniscient (un narrateur qui sait tout sur tout le monde pour simplifier). Les primo-romanciers glissent parfois de l’un à l’autre et créent ainsi des incohérences au sein de leur texte.

Autre erreur fréquente : la cohérence des temps verbaux. Dans mon premier roman, je commettais une erreur que je ne m’explique toujours pas mais que je remarque fréquemment dans les textes des primo-romanciers que j’aide en coaching : j’étais capable de changer de temps dans un même passage. J’écrivais au présent et, la ligne d’après, au passé simple et à l’imparfait. Soyez attentif à la cohérence des temps dans vos romans.

Dernière recommandation : tous ces éléments s’acquièrent avec l’expérience alors ne vous découragez pas et persévérez. Je conclue avec cette réflexion du romancier William Somerset Maugham : « Il existe trois règles pour écrire un roman, malheureusement personne ne les connaît. »


Caractéristiques de Cali Keys : adore les palmiers, les Bisounours, les Piña Colada et les fraises Tagada.
Lieu de vie : Suisse après un passage en Californie et des études à Paris.

Déteste se mouiller les chaussettes dans la salle de bains, terminer une boîte de biscuits (y en a plus après) changer le rouleau de papier toilette et arroser les plantes.
Côté édition, elle a publié son premier roman Mon Ex me colle à la peau en 2013 avant de travailler avec des éditeurs comme Milady, Prisma, Charleston, AdA et Hauteville. Son roman, L’amour à pleines dents ! a reçu le prix Diva de la meilleure romance 2017.
Ses genres de prédilection? La romance, la new romance, le new adult, le feel-good et la comédie romantique.
Elle a publié onze romans (et ne compte pas s’arrêter, elle est trop accro) et aime partager sa passion en animant des ateliers d’écriture. Depuis plus de 8 ans, elle soutient et accompagne des primo-romanciers dans leur désir d’écrire.
Elle a également animé la masterclass Romance pour Kobo et participe régulièrement à des tables rondes et des conférences sur l’art romanesque.

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