Auteur, entre autres, des romans à succès La Chambre des merveilles, La Vie qui m’attendait, Les Etincelles et Vers le soleil, Julien Sandrel est cette année le célèbre parrain de la 5e édition du concours d’écriture Les Talents de demain. Il a accepté de répondre à nos questions à propos des livres qui l’ont inspiré, de sa vision de l’autoédition et de ses attentes vis-à-vis des textes participant au concours.
À propos de l’écriture
- Quels sont les livres qui vous ont inspiré ?
Je n’ai pas de livre fétiche, à vrai–dire. Je lis essentiellement des romans contemporains, et j’ai une préférence pour les histoires romanesques, captivantes, avec une intrigue riche, et mettant en scène des personnages forts. Si je devais toutefois choisir des livres inspirants dans mes souvenirs, j’opterais pour L’étranger d’Albert Camus, Charlie et la chocolaterie de Roald Dahl, un Agatha Christie ou une pièce de Shakespeare – toutes sont pour moi des lectures marquantes, chacune à leur façon – et à différents âges.
- Comment l’idée d’un livre germe-t-elle dans votre esprit ? Où puisez-vous l’inspiration ?
Un peu partout. Dans les romans, les films, les séries, les journaux, la vie quotidienne, les rencontres, les bars (quand ils étaient ouverts…), la rue, les voyages…
Une histoire naît généralement de la rencontre entre des thématiques que j’ai envie de traiter et des idées qui s’associent parfois de manière incongrue dans mon esprit.
Pour mon dernier roman, Vers le soleil, mon envie initiale, c’était de parler de paternité : comment les liens se tissent entre un père et son enfant, mais aussi comment les liens du cœur deviennent parfois bien plus puissants que les liens du sang. Ensuite le déclic du roman, l’étincelle de départ a été un voyage en famille en Toscane, à l’été 2019. J’ai adoré cette région, et j’ai été marqué par les questions que posaient mes enfants lorsque nous sommes passés par la ville de Gênes. Le pont était effondré depuis l’été précédent, pas encore reconstruit… et curieusement l’absence de ce pont envahissait tout l’espace. Mes enfants ont eu cette phrase toute simple sur les victimes de l’effondrement du pont de Gênes, qui m’a touché au cœur : « Ça aurait pu être nous… »
Les idées et envies se sont mélangées, et ça a donné cette histoire à la fois douloureuse et lumineuse qui parle de paternité, en Toscane, avec pour toile de fond l’effondrement du pont de Gênes…
- Quel regard portez-vous sur l’autoédition ?
Je trouve les auteurs qui passent par cette voie très courageux. Personnellement, j’aurais été terrifié de livrer mes écrits directement au public : j’avais besoin d’un regard professionnel extérieur qui m’approuve en tant qu’auteur, avant de pouvoir assumer cette position publiquement. Je sais que d’autres auteurs ont besoin ou envie de se frotter directement au regard des lecteurs, je le respecte profondément car je suis convaincu qu’il y a autant de parcours et de personnalités que d’auteurs… et tant mieux !
À propos du concours « Les Talents de demain 2021 »
- Vous êtes cette année le parrain du concours d’écriture « Les Talents de demain », organisé par Kobo Writing Life et Préludes. Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire partie de cette aventure ?
J’aime la nouveauté, j’aime découvrir de nouvelles voix. C’est assez jubilatoire, d’avoir la sensation, en lisant pour la première fois un auteur, d’avoir trouvé une plume qui nous émeut ou nous passionne. Lorsqu’on m’a proposé d’être le parrain cette année, j’ai surtout entrevu le plaisir de la découverte !
- Qu’attendez-vous des textes que vous allez découvrir dans le cadre du concours ?
J’attends que l’on me raconte une histoire. En tant que lecteur, j’aime me laisser emporter dans un univers avec des personnages auxquels je m’attache et qui me font vivre des aventures que je ne vivrais pas dans la vraie vie. J’aimerais lire des textes avec une vraie intrigue romanesque, qui me fasse vibrer d’émotion – et je ne suis pas sectaire sur les émotions : rires, larmes, peur, frémissements… je prends tout !
- Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu en tant qu’écrivain ?
Éviter de se lancer dans une histoire si on n’a vraiment aucune idée de la fin… il est possible de retomber sur ses pattes bien sûr, mais c’est toujours un peu risqué.
- Et vous, quel conseil donneriez-vous à un auteur qui souhaiterait se lancer dans l’écriture ?
Osez ! J’ai mis 35 ans avant de m’autoriser à écrire, par peur du regard des autres, par peur de mal faire… je ne regrette pas de m’être lancé !
Pour finir…
- Que lisez-vous en ce moment ?
En ce moment, j’écris, alors je lis assez peu. Mais je crois que le dernier roman que j’ai lu, c’était le nouveau Delphine de Vigan, Les enfants sont rois, que j’ai trouvé très juste et que j’ai beaucoup aimé.
- Avez-vous un genre de prédilection ?
Le roman. Je lis très peu d’essais ou de récits. J’aime le romanesque pur et dur. Ensuite, je suis assez peu regardant : pour moi il n’y a pas de littérature blanche ou noire ou colorée, il n’y a que des auteurs et des histoires.
- Quelle citation vous représente le mieux ?
La citation que j’ai placée en exergue de mon nouveau roman, Vers le soleil. C’est un proverbe maori qui résume bien l’esprit de cette histoire… et peut–être ce que je cherche en tant qu’auteur : « Tourne–toi vers le soleil, et l’ombre sera derrière toi ». Je pense profondément que parfois, au cœur d’une épreuve, il suffit de changer de perspective, de se tourner vers la lumière, pour apercevoir une issue. C’est ce que j’essaie de transmettre dans mes romans.