Laura Trompette est une autrice prolifique ouverte au monde qui l’entoure. A l’occasion de la sortie de son 8e roman, La révérence de l’éléphant, nous avons souhaité en savoir plus sur son parcours et sa relation avec l’écriture au fil du temps. De sa participation à un concours d’écriture avec Patrick Poivre d’Arvor à sa présence sur une plateforme collaborative comme Wattpad, en passant par son processus de documentation ou ses sources d’inspiration, Laura s’est livrée avec enthousiasme à nos questions !
Votre rapport à l’écriture
Bonjour Laura, et merci de répondre à nos questions ! Pour commencer, comment est né(e) l’envie ou le besoin d’écrire ?
J’ai commencé à écrire à l’âge de 8 ans et je n’ai jamais cessé depuis. J’étais, malgré moi, une petite fille assez solitaire à l’école, j’ai connu plusieurs épisodes de harcèlement scolaire en primaire puis au collège, et l’écriture a été un refuge. Avec le temps, ce goût pour les mots a pris une autre dimension. La passion est devenue une vocation.
Quels sont les livres qui vous ont inspirée ?
La lecture n’a pas été le moteur de l’écriture pour moi. Mais il y a des auteurs qui ont marqué mon adolescence, comme Françoise Sagan, Amélie Nothomb, Baudelaire, Alexandre Jardin, Jacques Brel, Molière, Racine ou encore Patrick Suskind, pour ne citer qu’eux. Plus tard, j’ai découvert Romain Gary, Stefan Zweig et Oscar Wilde qui font indéniablement partie de mes auteurs préférés.
Comment l’idée d’un livre germe-t-elle dans votre esprit ? Où puisez-vous l’inspiration ?
Il n’y a pas de règle. Parfois, l’idée part d’un ou plusieurs personnages, parfois elle découle d’une envie de traiter tel ou tel sujet qui m’occupe, m’obsède, me questionne. Souvent, c’est un peu des deux. A cela s’ajoutent les décors et les paysages que je découvre et qui m’inspirent, les émotions que j’ai besoin d’exprimer, les histoires que j’ai envie de raconter. Et puis, il y a les gens, que je rencontre ou que j’observe. Les animaux à qui j’aime donner une voix. Et les thématiques qui sont récurrentes chez moi, comme celles du deuil, de l’abandon, du voyage, de la reconstruction.
Vous avez débuté vos faits d’armes dans l’écriture en remportant un concours d’écriture lancé par Patrick Poivre d’Arvor dans l’émission Vol de nuit, sur TF1. Qu’est-ce que cela vous a apporté personnellement et que pensez-vous des concours d’écriture ?
Ce concours m’a donné des ailes. Je venais tout juste de passer ma licence en double cursus droit privé et langues, et je ne rêvais que d’une chose : écrire ailleurs que la nuit dans ma chambre. Alors, ce coup de pouce donné par Patrick Poivre d’Arvor et l’équipe de Vol de nuit, ça m’a permis de bifurquer, d’aller vers ce qui avait toujours été ma voie et de le faire accepter autour de moi.
Je n’ai pas d’avis arrêté sur les concours d’écriture. Je dirais juste que lorsqu’ils permettent de conforter quelqu’un dans le choix de la passion, c’est forcément le début d’une belle histoire.
Outre les huit romans que vous avez publiés, vous êtes également présente sur la plateforme Wattpad. Pouvez-vous nous en dire plus ?

C’est mon premier éditeur, Hugues de Saint Vincent – qui nous a malheureusement quittés – qui m’avait incitée à publier le début de mon premier roman, « Ladies’ Taste », sur Wattpad. Ensuite, j’y ai notamment posté des nouvelles. Celle intitulée Hello a suscité beaucoup de réactions et un engouement vif de la part de la communauté. C’est ainsi que cette nouvelle est devenue mon 5e roman, qui porte le même titre, et dont les premiers chapitres disponibles sur la plateforme ont été lus plus de 100 000 fois.
Un peu plus tard, j’ai décidé d’écrire un livre sur Wattpad, simultanément à l’écriture de mon 7e roman Vies de chien, et je dois reconnaître que le cumul s’est avéré trop compliqué à gérer. J’ai donc abandonné Wattpad, pour me consacrer à mes textes publiés. Peut-être, un jour, y reviendrais-je…
Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu en tant qu’écrivain ?
Pour écrire, il faut s’affranchir du regard des autres.
Et vous, quel conseil donneriez-vous à un auteur qui souhaiterait se lancer dans l’écriture ?
Je dis toujours que l’écriture, c’est comme la gymnastique, ça se pratique régulièrement. Il faut jouer avec les mots, apprivoiser l’exercice, se confronter aux difficultés et aux doutes, ne pas abandonner, se dépasser, recommencer…
Votre nouveau roman
La révérence de l’éléphant semble marquer un tournant dans votre carrière d’autrice : pourquoi ?

Ce roman, c’est celui des huit avec lequel j’ai passé le plus de temps, en termes d’écriture. Avec et pour lui, j’ai accepté de ralentir. Grâce à lui, j’ai découvert un pays, des cultures, des paysages, des animaux, des traditions, des combats. Je rêvais d’aller en Tanzanie et c’est l’idée de ce roman qui m’a poussée à exaucer ce rêve. Ce temps de recherche et de travail m’a aussi permis de rencontrer des personnes qui ont pris une place particulière dans mon cœur. Enfin, à travers cette histoire, j’aborde le sujet de la fin de vie et celui de la difficile cohabitation entre l’homme et l’animal sauvage, à une époque où l’on est de plus en plus nombreux sur cette planète et où l’on vit une nouvelle extinction de masse. Ces deux sujets sont fondamentaux pour moi et font de ce livre le plus cher à mon cœur à ce jour…
Votre roman se déroule donc pour partie en Tanzanie. Quel est votre secret pour créer l’atmosphère qui va embarquer le lecteur ou la lectrice vers un autre pays ou un lieu en particulier ?
Mon secret est très personnel : je préfère vivre les choses dans ma chair pour les retranscrire ensuite. Lorsque j’ai écrit mon thriller psychologique Asphyxie, je suis allée au 36 quai des Orfèvres rencontrer la Brigade Criminelle de Paris. Lorsque j’ai fait parler un chef dans C’est toi le chat, je suis allée dans des cuisines, pour observer le rush d’un service. Dans Hello, j’emmène le lecteur à New York, à Bali ou encore en Italie, et ce sont des villes, des pays que j’ai visités, respirés.
La Tanzanie, j’en suis tombée amoureuse, comme jamais ça ne m’était arrivé. J’ai eu la chance d’y vivre, lors de deux voyages, des moments exceptionnels, de ceux qui marquent une vie. Et j’avais envie de plonger le lecteur là-bas, de lui faire sentir les odeurs, de lui mettre les couleurs sous les yeux, les sons dans les oreilles, à travers mes mots.
Marguerite, Emmanuel et Roxanne : la destinée de vos héros ne laisse pas indifférent et leur histoire demeure en nous bien après la lecture du roman. De quel personnage vous sentez-vous le plus proche ?
Merci… Je me sens proche des trois, pour des raisons différentes. A qui je ressemble ? Je suis probablement un mélange de Roxanne et d’Emmanuel. J’ai sa fougue et ses questionnements à elle, son caractère sauvage et ses convictions à lui…
Et, pour mieux vous connaître…
Avez-vous un genre de prédilection ?
Non, j’aime l’éclectisme culturel et littéraire, même si j’ai souvent une préférence pour ce que l’on qualifie de « littérature générale ».
Que lisez-vous en ce moment ?
Je lis Betty de Tiffany McDaniel et, bien que j’avance moins vite que je le souhaiterais à cause de mon emploi du temps, j’aime beaucoup ma lecture.
Pour finir, quelle citation vous représente le mieux ?
La citation qui résume toute ma vie, c’est « Là où il y a une volonté, il y a un chemin. », même si elle est attribuée à plusieurs personnes, sans que l’on ne puisse connaître réellement son origine.
Un grand merci à Laura Trompette pour avoir partagé sa passion de l’écriture, de la Tanzanie et du monde animal avec nous !
Outre La révérence de l’éléphant, tous les romans de Laura Trompette sont sur Kobo :



