Toutes les mois, des auteurs Kobo Writing Life vont se prêter au jeu des questions / réponses et seront mis à l’honneur sur le blog. Vous aurez ainsi l’opportunité d’en savoir un peu plus sur leur goût pour l’écriture et leurs influences. Les auteurs n’hésiteront pas à partager des conseils et astuces pour celles et ceux qui souhaitent se lancer dans l’aventure de l’autoédition ou qui hésitent encore. Aujourd’hui, nous vous présentons Arnaud Lequertier, auteur du Bigorneau amoureux et vainqueur de l’open-pitch du Forum Fnac 2017.
Comment votre passion pour l’écriture s’est-elle révélée ?
C’est une bonne question, à travers un heureux hasard je dirais. A la fin d’une expérience professionnelle dans l’univers des chiffres, j’ai pris un peu de temps pour réfléchir et très vite, un étrange constat s’est imposé à moi : je n’avais jamais rien fait d’un tant soit peu artistique dans ma vie. Amoureux de sport et des défis au long court, je me suis alors lancé, après quelques enrichissants concours de nouvelles, dans l’écriture de ce roman, animé par l’envie de raconter une histoire qui pourrait résonner chez d’autres comme certains livres ou certains films peuvent le faire en moi.
Quels sont le ou les auteurs qui vous ont inspirés ?
Enfant, plus adepte de la collection « Profil » que des grands classiques, j’ai grandi dans une relative « inculture » littéraire, mais qui s’est au final presque révélée un avantage dans mon projet d’écriture. Je m’explique. En en parlant autour de moi à des amis fervents lecteurs, certains m’avouaient avoir déjà songé à écrire un livre, mais sans jamais franchir le pas, happés par le poids de leurs référentiels de grands auteurs. Néanmoins, en amont et durant ce projet, j’ai lu et épluché méthodiquement un certain nombre de livres, notamment ceux à mi-chemin entre l’ouvrage de développement personnel et le roman, tels que les publications de Laurent Gounelle ou encore Raphaëlle Giordano. Par ailleurs, ayant découvert le monde de l’autoédition, je me suis également penché sur les œuvres d’auteures issus du monde des indépendants comme Agnès Martin-Lugand ou encore Aurélie Valognes, mais aussi sur des auteurs « traditionnels » comme Foenkinos, Dicker ou encore Murakami.
Où puisez-vous l’inspiration ?
Comme pour beaucoup de primo-romanciers, enfin j’imagine, le point de départ de ce premier ouvrage vient d’un fait autobiographique m’étant arrivé il y a quelques années de cela, et à partir duquel l’histoire oscille entre réalité et fiction. D’un point de vue général, en grand cinéphile, je pense qu’une bonne partie de mon inspiration vient du cinéma tant sur la dramaturgie que sur la manière de raconter une histoire.
Qu’est-ce qui vous a conduit à l’autoédition ?
Au cours d’un concours de nouvelles parrainé par Agnès Martin-Lugand, un des premières success-stories de l’autoédition, j’ai découvert ce monde, et au fur et à mesure de l’écriture de mon bigorneau amoureux, l’idée de l’autoédition s’est peu à peu imposée à moi afin de donner encore plus de sens à cette histoire en la rendant accessible à des lecteurs sans passer par l’hypothétique case « maisons d’édition ». C’était ainsi l’occasion d’aller au bout de ma démarche en la personnalisant au maximum à commencer par la couverture, la quatrième ou encore jusque dans les moindres choix de mise en page pour la version papier.
Quels sont les avantages à être un auteur indépendant ?
Etre auteur indépendant présente de multiples avantages : liberté éditoriale, liberté graphique, facilité technique pour publier son livre et le mettre à disposition du plus grand nombre en format numérique et aussi en format papier. Sans compter l’aspect très grisant de l’auteur débutant de suivre en direct ses statistiques de ventes, l’évolution de son ouvrage dans les classements des plateformes ainsi que les premiers commentaires. Après, comme pour beaucoup de choses dans la vie, l’autoédition a aussi les inconvénients de ses avantages au premier rang desquels l’autopromotion et le travail de fourmi à la recherche de la moindre coquille. Même si dans un texte intitulé Le bigorneau amoureux, je ne peux vous garantir qu’une ou deux coquilles ne s’est pas glissé subrepticement au détour d’une page.
Avez-vous de nouveaux projets en cours ?
En quelque sorte. En parallèle de ma récente recherche d’emploi, je me suis lancé dans un nouveau projet d’écriture, mais un heureux évènement et une nouvelle activité professionnelle ne me laissent aucun loisir pour écrire ces derniers temps, mais j’y reviendrai à coup sûr. La vie change nos priorités et il est important de savoir se remettre en question et de rechercher ce qui fait sens pour nous à l’instant présent…
Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu en tant qu’écrivain ?
Celui-ci tient en quelques mots, et m’a été donné par plusieurs auteurs croisés sur des salons : de persévérer, toujours, malgré les portes qui se ferment et lettres de refus qui s’amoncellent, enfin si écrire fait sens pour nous. Et ça tombe bien, en marathonien aguerri, je ne suis pas du genre à abandonner.
Et vous, quel(s) conseil(s) donneriez-vous à un auteur qui souhaite se lancer dans l’aventure de l’autoédition ?
Des conseils ? Ce serait un peu présomptueux après seulement un ouvrage de donner des conseils à des écrivains en herbe. Mais si je devais en donner un seul, ce serait celui-ci : si vous avez l’envie de raconter une histoire, lancez-vous, entourez-vous de regards critiques, laissez votre ego de côté et ne vous laissez pas décourager par les embûches et difficultés que vous pourrez rencontrer en route. Et à tous les auteurs qui souhaitent s’autoéditer, je vous recommande le livre d’Elisabeth Sutton et de Marie-Laure Cahier « Se publier à l’ère du numérique ». Et si vous avez encore des questions, n’hésitez pas à me contacter. Je serai plus que ravi de vous partager mon expérience, la solidarité étant une valeur essentielle dans la communauté de l’autoédition.
Quelle est votre lecture du moment ?
J’oscille actuellement entre deux ouvrages : jeune et heureux papa, je parcours un livre pratique d’Alena Solther sur la création du lien parent-enfant par le jeu, et en parallèle, je redécouvre deux de mes films favoris, Before Sunrise et Before Sunset, par le réalisateur Richard Linklater à travers un livre retranscrivant les deux scenarii.
Pour finir, quelle pourrait-être la citation qui vous représente le mieux ?
« L’important, ce n’est pas la destination, mais le voyage.
Synopsis Le Bigorneau amoureux
Aurélien, jeune cadre dynamique parisien de 27 ans (bientôt 30), passe sa vie à courir, entre deux marathons, un travail chronophage et une vie sociale animée, sans arrêt et finalement sans jamais prendre le temps de rien. Mais un jour, tout s’arrête ; le jour où sa fuite en avant croise sur une piste de ski une bosse malveillante, qui fait voler en éclats son genou et les certitudes du monde borné dans lequel il évolue. Abattu, il fait alors l’amère rencontre de la pesanteur du temps qui s’amuse de lui et de la pugnacité des questions existentielles qui surgissent dans les bagages de l’ennui.
Et si derrière cet accident se cachait au fond la chance de sa vie…
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