Les publicités Facebook sont un sujet récurrent dans les discussions entre auteurs indépendants. Comment mener à bien une campagne, avec quels résultats, sur quelle durée ? Nous avons demandé à Olivia Rigal, auteure américaine de la série Les Tornades d’acier, son retour d’expérience sur les publicités qu’elle a pu mener via Facebook.
Par Olivia Rigal.
Au mois de juillet dernier, j’ai décidé de travailler mes ventes en France qui étaient quasiment inexistantes entre deux nouvelles sorties (par inexistantes, j’entends une à deux ventes par jour).
La principale difficulté avec une publicité Facebook, c’est de l’orienter vers un public pertinent pour qu’elle soit efficace, au risque de perdre de l’argent sinon.
La grande force de ces annonces Facebook réside dans le fait qu’on peut choisir les personnes à qui l’annonce va être montrée. Et la mailing list est l’un des meilleurs moyens de cibler une audience pertinente… à condition d’obtenir des lecteurs leur adresse mail, ce qui n’est pas toujours évident. C’est pourquoi, à chaque début et fin de livre, j’invite mes lectrices à laisser leur adresse mail pour être tenues au courant de la prochaine publication. Ceci a marché avec plus ou moins de succès… le formulaire n’étant pas utilisé pas tant de monde que ça.
J’ai alors créé un site www.lestornadesdacier.com afin de proposer aux lectrices de leur offrir le livre 1 d’une de mes séries en échange de leur mail. J’ai ensuite fait une publicité Facebook pour diriger les personnes sur cette page en visant les femmes résidant en France et possédant une liseuse. Après avoir testé plusieurs images, j’ai sélectionné celle qui avait reçu le plus de clics à un coût prohibitif de 45 à 63 centimes par clic.
J’ai dépensé plus en publicité que je n’ai gagné en ventes. MAIS, après ces deux premières semaines, j’avais une liste de noms et de mails que j’ai pu utiliser pour demander à Facebook de me créer une cible basée sur cette liste. J’ai alors redirigé ma publicité vers cette cible (Facebook se servant des caractéristiques des personnes dont on donne le mail pour identifier des personnes qui ont exprimé des intérêts similaires).
Mes résultats n’étaient toujours pas bons, mais au moins mon coût était descendu à 14 centimes. Comme c’était une période de vacances, j’ai augmenté mon budget journalier en espérant qu’on allait me lire à la plage.
A cette occasion, j’ai également affiné l’âge du public car hélas, beaucoup de lectrices de moins de 25 ans ne « croient » pas être obligées de payer pour lire ; d’autre part, la catégorie au-dessus de 65 ans va jusqu’à l’infini ce qui veut dire que Facebook montre l’annonce notamment aux grands-mères de 79 ans à qui les petits-enfants ont créé un compte mais qui ne lisent pas de romans sur les bikers.
J’ai continué à actualiser ma cible, dès que j’avais une cinquantaine de noms et mails supplémentaires, et j’ai continué de « perdre ma chemise » (autrement dit, de dépenser plus en publicité que ce je gagnais en ventes) jusqu’à la fin du mois d’août, date à laquelle j’ai publié le livre 5 de la série en envoyant d’ailleurs un mail à toutes les lectrices qui s’étaient inscrites sur la liste pour les en avertir.
Entre le 29 août et 10 septembre, j’ai dépensé 177 dollars en publicité mais j’ai aussi multiplié mes ventes de façon très significative. Assez pour rembourser la totalité de mon investissement en publicité depuis le début de l’expérience et avoir un grand sourire 🙂
En résumé, ce qu’il faut retenir de cette expérience, c’est que :
1) Plus votre annonce est pertinente (c’est-à-dire qu’elle plaît au public que vous avez défini), moins elle est coûteuse. En septembre, je suis arrivée à un coût de 7 centimes par clic alors que j’étais partie de 45 centimes.
2) Le public créé par Facebook est limité a 336 000 personnes (par opposition au million de personnes du public américain par exemple). Ce qui veut dire qu’au bout d’un moment, votre annonce repasse devant les mêmes yeux. Il faut donc la changer pour éviter de lasser les lectrices ou alors mettre la campagne en sommeil pour la reprendre à la sortie du prochain livre.
Bref, il y a un potentiel énorme et on peut expérimenter à partir de 5 dollars par jour. L’opération s’est révélée fructueuse pour moi dans la mesure où, en renonçant à mes ventes du premier livre (que j’ai distribué gratuitement), j’ai rattrapé ce manque à gagner ainsi que le coût de la publicité sur les autres livres de la série. Je ne recommanderais cependant pas cela aux auteurs qui n’ont qu’un livre à mettre en avant et ne peuvent espérer amortir le coût de cet investissement sur plusieurs ouvrages.
Et vous, avez-vous mené des expérimentations similaires à celle d’Olivia Rigal ? N’hésitez pas à nous en dire plus dans les commentaires !
Je précise que c’est l’audience similaire égale à 1% qui est limitée a 336 000 personnes. Mais c’est le coeur de cible. Libre à vous de viser plus large.
Merci Olivia pour ce très intéressant article. Personnellement et pour l’instant, toutes mes pubs Facebook ont été un échec. Le ciblage est le problème numéro un.
Quelques questions:
1) Après avoir récolté une liste d’adresses, votre landing page a-t-elle changé? Bref, avez-vous mis Kobo ou autre site en landing page?
2) Pour revenir au ciblage, pouvez-vous nous donner quelques pistes? Les intérêts proposés par Facebook (romans, littérature, lecture numérique, etc.) me semblent bien trop vagues.
Bien cordialement
1) Non je n’ai pas changé la page sur laquelle j’envoie les lecteurs puisque je continue de faire croitre ma liste de lectrice. Mais on peut effectivement envoyer les gens vers une boutique particulière à condition d’ajuster la cible.
2) A mon avis il ne faut viser une cible plus restreinte que “romans” ou “ebook.”
Recherchez les auteurs qui écrivent dans le meme genre que vous ou alors visez votre genre.
Si vous écrivez des policiers, regardez les grands maitres du genre que FB propose comme “intérets.” Vous remarquerez aussi qu’au fur et à mesure que vous lui fournirez des informations, l’interface FB vous fera des suggestions.
Vous pouvez encore cibler plus précisément en visant le matériel de lecture (tablette Kobo par exemple).
En fait il faut tester sans relache en modifiant tour à tour l’annonce (image et texte) et ensuite la cible.
Merci pour vos réponses. Je crois que Mark Watson disait qu’il ne fallait pas dépasser une ciblage de 1000 personnes. Vaste débat.