Toutes les deux semaines, des auteurs Kobo Writing Life vont se prêter au jeu des questions / réponses et seront mis à l’honneur sur le blog. Vous aurez ainsi l’opportunité d’en savoir un peu plus sur leur goût pour l’écriture et leurs influences. Les auteurs n’hésiteront pas à partager des conseils et astuces pour celles et ceux qui souhaitent se lancer dans l’aventure de l’autoédition ou qui hésitent encore.
Aujourd’hui, nous rencontrons Sandra Ganneval, auteure à l’écriture protéiforme, à l’aise aussi bien avec des romans au contenu léger qu’avec des univers plus sombres aux personnages dérangeants, comme dans son roman On a toujours besoin d’une blonde sexy en bikini pour vendre une machine à laver.
Quand avez-vous découvert votre passion pour l’écriture ? Y a-t-il un livre en particulier qui vous a donné l’envie d’écrire ?
Petite fille qui adorait lire, j’ai eu très vite envie de raconter mes propres histoires inspirées de mes lectures enfantines des livres de la bibliothèque rose, j’étais fan de Fantômette XD. Souvent première en rédaction, il m’a tout de même fallu attendre de nombreuses années avant de mettre le point final à mon premier vrai récit. Comme beaucoup, je cultivais l’idée qu’il fallait avoir un talent inné pour écrire des romans. Un jour, j’ai enfin compris qu’écrire n’était pas qu’une partie de plaisir, qu’il fallait que je bosse sérieusement mes textes au lieu de croire au père Noël. Ainsi, après trois années d’obstination, je suis arrivée au bout de mon premier roman que j’ai choisi d’autoéditer en 2011 : « SOS Flemmards ».
Quel est l’écrivain qui vous a le plus inspiré ?
Stephen King a été et est toujours pour moi une grande source d’inspiration. J’aime cet auteur car ses personnages sont souvent des gens ordinaires qui vivent des choses extraordinaires. Il parvient à leur donner une consistance telle que l’on peut facilement s’identifier à eux et bien sûr, ce gars a un don pour nous filer la frousse. Je recommande à toute personne qui a des velléités d’écriture de se plonger dans « Écriture, mémoires d’un métier », un classique, maintenant, c’est pour beaucoup une sorte de bible car on y trouve des éléments pratiques pour améliorer ses écrits. Par exemple, laisser reposer son texte au moins six semaines avant de le retravailler ; ne pas hésiter à tuer ses chéries, comme dit Stephen King, c’est-à-dire supprimer ce qui n’est pas nécessaire à l’histoire ; traquer les adverbes et les redondances… Bref, une lecture à la fois passionnante parce que l’on en apprend énormément sur cet auteur et utile.
Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu en tant qu’écrivain ?
Écrire, c’est 20 % de talent, 80% de travail.
Où puisez-vous l’inspiration ?
Dans mon quotidien, dans mon travail, dans mes lectures, dans les films, les séries, l’actualité, dans mes rêves, auprès de mes proches et auprès de tous les inconnus que je peux côtoyer chaque jour.
Où écrivez-vous habituellement ?
Chez moi, de préférence, j’écris plus facilement lorsque je suis seule et lorsque je suis certaine de ne pas être dérangée.
Qu’est-ce qui vous a conduit à l’autoédition ?
La simplicité, la facilité. On peut très facilement autoéditer un livre, cela ne coûte rien si l’on utilise une plateforme comme Kobo ou Amazon, et je sais que Kobo fait justement de gros efforts pour rendre son interface plus facile d’utilisation.
Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à un auteur qui souhaite se lancer dans l’aventure de l’autoédition ?
De ne pas hésiter à se lancer, comme pour le loto, 100% des gagnants ont tenté leur chance. Je conseillerais aussi de ne pas publier son texte sans l’avoir fait relire, des bêta lecteurs, c’est bien, un correcteur professionnel, c’est encore mieux. Lorsque l’on fait attention, on peut avoir des remarques désobligeantes de lecteurs tatillons, alors si on se lance sans avoir pris le temps de rendre son texte à peu près nickel, les mauvais commentaires risquent de fuser. Donc, vraiment, prendre le temps de peaufiner son texte avant de le publier, c’est très important. Deuxième chose, aujourd’hui, vu la concurrence, faire l’impasse sur une bonne couverture est un mauvais choix. Si l’on est doué en graphisme, tant mieux, sinon, on peut faire appel à un graphiste. Pour ma part, après plusieurs années à bidouiller difficilement des couvertures sans grande saveur, j’ai fait appel à David Forrest via son site Kouvertures et je ne regrette pas d’avoir professionnalisé ma démarche d’indépendante. Troisième étape, la plus compliquée pour beaucoup dont moi : le marketing. J’ai consacré un petit article sur mon blog aux techniques qui fonctionnent. Pour qu’un livre soit lu, il doit être vu et pour qu’il soit vu, il faut qu’il soit en bonne place dans le top des ventes. Si on se sent à l’aise avec cette démarche, il ne faut pas hésiter à solliciter ses proches afin qu’ils achètent notre livre et le commentent sans bien sûr, faire des commentaires dithyrambiques bidons. Et puis, faire partie de la communauté d’indépendants que l’on retrouve sur Facebook permet d’obtenir un très beau soutien, parfois. Je dirais aussi qu’il est possible d’avoir du succès dans cette entreprise, pas mal d’auteurs indépendants français déterminés et motivés ont réussi à sortir leur épingle du jeu, je pense qu’il y a de la place pour tous ceux qui sont décidés à y travailler.
Sur quel projet travaillez-vous en ce moment ?
Je travaille sur un recueil de nouvelles fantastiques qui s’appellera : « Comme une goutte d’encre dans un verre d’eau limpide.» Comme mon précédent recueil : « De l’autre côté de l’écran», il sera composé de sept nouvelles et les personnages principaux seront en majorité féminins.
Avez-vous en tête un objectif que vous souhaitez atteindre mais que vous n’avez pas encore accompli ?
Oui, je souhaite vivre de mon écriture.
Quelle est votre lecture du moment ? Votre genre favori ?
En ce moment, je lis le roman d’un confrère autoédité, Cetro, son livre s’intitule « Au bout du chemin » et traite de la vieillesse, de la mort avec une touche fantastique en abordant des sujets d’actualité qui me tiennent à cœur : la surconsommation, la pollution, l’utilisation de pesticides… Mon genre favori ? Je n’ai pas de genre préféré, je marche un peu au coup de cœur. Je peux me laisser tenter par des lectures légères du genre chick-lit ou par des romans psychologiques, j’aime aussi le fantastique ainsi que les thrillers et la science-fiction ne me laisse pas indifférente.
Un dernier mot pour la route ?
Sandra Ganneval, dis-moi, si tu étais une super-héroïne ?
Catwoman avec le déhanché d’Halle Berry.
L’interview de Sandra Ganneval vous a donné envie de découvrir sa plume ? Plongez-vous sans tarder dans son roman On a toujours besoin d’une blonde sexy en bikini pour vendre une machine à laver.
Histoire :
Dotée d’un physique de poupée Barbie, Pélagie rêve de gloire. Grâce à Clara, femme étrange, voire inquiétante, elle deviendra la star qu’elle rêvait d’être. Mais, avec Clara, dont les actes obéissent à une logique toute personnelle, il y a toujours un prix fort à payer. Pélagie l’apprendra à ses dépens.
>> On a toujours besoin d’une blonde sexy en bikini pour vendre une machine à laver <<
Merci pour cet interview qui nous en apprend davantage sur l’auteure. Je ne puis que vous recommander de suivre les conseils de Sandra Ganneval si vous voulez vous lancer dans l’édition indépendante. Il faut absolument présenter un travail professionnel. Sans oublier le maquis des cotisations sociales.
Merci pour ce commentaire, Philippe. Le professionnalisme est un pré-requis fondamental en autoédition comme vous le rappelez très justement aux côtés de Sandra. Quant au maquis des cotisations sociales… il y aurait lieu d’écrire un article complet sur le sujet !